ORCHIDÉES Les belles de Lorraine et des Vosges

« Les orchidées sauvages de Lorraine-Alsace : con­naissances, cartographie et protection ». Tel était le thème de la conférence d’Hervé Parmentelat, cartographe régional et départemental à la Fédération France orchidées (FFO), lors de la rencontre organisée le 17 décembre 2024 par Gaëtan Simon, étudiant en BTS2 gestion et protection de la nature à Roville-aux-Chênes (88), pour le club Nature de l’école, avec l’aide technique et logistique d’Amandine Horma. Elle s’est articulée en trois grandes parties : « Pourquoi les orchidées ? », « Les belles de chez nous » et « La cartographie, les menaces, la protection et comment les recenser ? »

Nous connaissons, aujourd’hui, environ 30 000 orchidées dans le monde. Le mot « orchis » signifie en grec « testicule ». Cette étymologie insolite ferait référence à la forme des racines de certaines espèces terrestres. La fleur s’organise en trois sépales et trois pétales, dont un qu’on nomme labelle, avec un appareil reproducteur appelé gynostème (à la fois mâle et femelle). La fécondation croisée est assurée par les insectes.

Par ailleurs, l’Ophrys est un genre qui, au cours de l’évolution, a adopté une stratégie de mimétisme. Sa fleur est en réalité un leurre sexuel pour les insectes : elle émet des signaux visuels, tactiles et/ou olfactifs suggérant la présence d’une femelle, afin d’attirer les mâles de l’espèce concernée pour favoriser sa propre fécondation.

Quelles espèces trouve-t-on au sein du territoire vosgien et alsacien ?

Hervé Parmentelat considère que le peuplement en espèces d’orchidées est moyennement riche dans le nord-est de la France, beaucoup plus dans le Sud-Ouest.

En Lorraine et dans les Vosges, 54 espèces croissent sur les coteaux, dans les milieux humides de plaine, les tourbières, les prairies, les forêts de plaine et des plateaux, les forêts et les crêtes de la montagne vosgienne.

Quelques-unes sont emblématiques (voir les photos)…

Recenser et protéger

Diverses menaces pèsent aujourd’hui sur un certain nombre d’entre elles : - la disparition des milieux par des activités humaines, par l’implantation de panneaux photovoltaïques ; - certaines pratiques agricoles, notamment intensives, et la fauche des talus de bord des routes (fauches non raisonnées en période de floraison) ; - la disparition des prairies naturelles ; - la cueillette et l’arrachage des plantes ; - le réchauffement climatique (pouvant provoquer leur disparition).

Certaines espèces sont protégées. Des con­ventions sont signées entre les acteurs tels que le Conservatoire botanique Alsace-Lorraine, le Conservatoire des espaces naturels de Lorraine et celui d’Alsace, l’Office national des forêts (ONF) afin d’échanger des données dans un objectif de protection des espaces naturels…

Au-delà de la prise de conscience sur les menaces, tout le monde à son niveau peut agir en recensant les orchidées, que ce soit chez soi, dans les vergers, les prairies, aux abords des très nombreux sentiers de randonnée...

Une option est utile pour effectuer un recensement : l’application « Naturalist », qui est téléchargeable sur le Play Store pour Android et IOS pour Apple.
Une autre démarche pour marquer son implication : adhérer aux associations visant à protéger et valoriser les espèces telles que Fédération France orchidées, Floraine, France nature environnement.